Espèces végétales

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Les interventions du Conservatoire sur les espèces exotiques envahissantes

En Franche-Comté, le Conservatoire botanique assure la surveillance de l’évolution de la flore exotique envahissante, établit les priorités d’intervention et conseille les établissements publics de l’État, les collectivités locales et les autres organisations impliquées dans la gestion de ces espèces.

Étudier et cartographier pour mieux cerner les enjeux

L’amélioration de la connaissance des espèces exotiques présentes en Franche-Comté et de leur répartition nécessite d’acquérir des données lors des divers programmes d’inventaires du Conservatoire, mais également via l’animation du réseau d’observateurs. Cela implique d’orienter la recherche de données vers certaines espèces, d’organiser la remontée de données vers la base flore Taxa CBNFC-ORI / SBFC ou encore de préciser l’identité botanique exacte de taxons exotiques souvent méconnus.

En complément des observations d’espèces exotiques collectées lors des divers inventaires, le Conservatoire mène des prospections ciblées pour rechercher et préciser la cartographie d’espèces envahissantes émergentes* ou encore d’espèces exotiques potentiellement envahissantes dont le comportement en Franche-Comté est encore méconnu.
Des recherches spécifiques sont aussi réalisées pour mieux appréhender les perturbations qu’occasionne le développement de certaines plantes exotiques envahissantes ou pour mieux saisir leur dynamique de dispersion sur le territoire.
Toutes ces données permettent d’évaluer les taxons exotiques présents en Franche-Comté, selon des critères servant à classer ces espèces dans des catégories. Dans un souci d’optimisation des moyens financiers et humains consacrés à la lutte contre les plantes invasives, le Conservatoire identifie en effet les actions les plus appropriées au cas par cas.
Toutes les espèces n’engendrent pas forcément d’impacts significatifs sur la diversité biologique, et encore moins sur la santé humaine et l’économie. Par ailleurs, certaines espèces sont déjà trop répandues pour espérer les contrôler.

Selon l’évaluation des espèces, les préconisations sont adaptées :

  • lutte systématique,
  • intervention uniquement dans les sites d’intérêt écologique majeur ou dans les sites soumis à des enjeux de sécurité,
  • formation des personnels en charge de la gestion des voies de communication pour adopter des pratiques qui ne favorisent pas les plantes invasives,
  • surveillance/études complémentaires,
  • etc.

 

Assistance scientifique et technique des acteurs de terrain 

Le Conservatoire assure une veille documentaire et orale sur les expérimentations de méthodes de lutte contre les espèces exotiques envahissantes, permettant d’approfondir sa capacité d’expertise et d’en faire bénéficier ses partenaires en cas de sollicitation. 

Notre accompagnement des acteurs porte sur :

  • la prise en compte d’espèces invasives dans le cadre de la gestion courante d’espaces ou lors de projets de restauration de milieux,
  • les méthodes de lutte à l’encontre d’une espèce précise,
  • l’aide à la conception ou la relecture de fiches techniques de lutte,
  • encore sur la mise à disposition de localisations d’espèces invasives en Franche-Comté.

Afin de mieux connaître le mode de propagation et d’évaluer le pouvoir germinatif de certaines espèces, des tests de germination et de mise en culture sont réalisés. Le mode de dissémination de ces espèces naturalisées est en effet déterminant dans leur dynamique de propagation et par voie de conséquence dans les stratégies de lutte à adopter.
 

Depuis 2006, diverses collaborations avec les gestionnaires routiers de la région (conseils généraux et Direction interdépartementale des routes de l’Est principalement) visent à mieux prendre en compte les plantes invasives dans la gestion des dépendances routières dont ils ont la charge. Des formations, des réunions de terrain et la rédaction de documents stratégiques en sont des exemples. Parmi les principales espèces visées figure bien entendu l’ambroisie à feuilles d’armoise, mais également les renouées asiatiques.

Rédiger et mettre en œuvre des bilans stationnels et des plans de lutte pour des espèces émergentes.

Dans le cadre d’une démarche parallèle à celle mise en œuvre pour les espèces menacées, le Conservatoire a initié en 2010 des « bilans stationnels » pour certaines espèces invasives considérées comme prioritaires, souvent du fait de leur faible représentation sur le territoire régional et des menaces qu’elles représentent. Il s’agit d’étudier l’ensemble de leurs stations, afin de mieux cerner la dynamique de ces espèces et d’évaluer au cas par cas les atteintes subies par la flore et les habitats alentours. 
Selon les résultats, des mesures peuvent être proposées pour poursuivre l’amélioration de la connaissance régionale du taxon et/ou pour envisager des actions de lutte.

Un plan est alors proposé et mis en œuvre.

Cette animation consiste notamment à :

  • recueillir les informations cadastrales pour identifier les propriétaires des parcelles concernées,
  • contacter les propriétaires et les gestionnaires pour les sensibiliser et les mobiliser,
  • rechercher des partenaires fonctionnels et financiers pour chaque station,
  • définir les priorités d’intervention,
  • élaborer ou encadrer l’élaboration des cahiers des charges précisant le déroulement des opérations de gestion,
  • suivre les opérations de gestion, leurs résultats et orienter les actions mises en œuvre.

Cette démarche permet de provoquer des actions de contrôle pour les espèces prioritaires concernées sur l’ensemble du territoire régional, alors qu’auparavant, des initiatives émergeaient essentiellement au sein des espaces naturels protégés ou dans les sites Natura 2000. Cette approche globale gagne en cohérence et en efficacité, et contribue à éviter que ces espèces prioritaires, encore émergentes en Franche-Comté, ne deviennent rapidement des envahissantes majeures.

La mise en œuvre de ces actions nécessite une forte implication de tous les acteurs, pour surmonter certaines difficultés, notamment, selon les stations d’espèces concernées :

  • la difficulté d’obtenir un engagement pérenne des acteurs ou la difficulté pour identifier des partenaires fonctionnels et financiers,
  • le manque de réglementation (seules la jussie à grandes fleurs et l’ambroisie à feuilles d’armoise sont réglementées) susceptibles de contraindre l’ensemble des acteurs locaux à agir,
  • ou la complexité de la faisabilité biologique et technique du contrôle de l’espèce exotique.

 

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