Azuré des paludsFamille : Lycaenidae Genre : Phengaris Groupe : Rhopalocera ID Taxon : 272eEspèce protégée Statut de protectionprotection nationaleNiveau de menace (critères UICN)En FranceVUEn Franche-ComtéCRRareté régionaletrès rare Directive habitatDirective Habitats ann. II, ann. IVDéterminant ZNIEFFOuiIndigénatindigèneCatégorie d'espèce exotique - Dernière mise à jour des textes :27/10/2020 Répartition nationaleRépartition régionaleEcologieConservationRemarquesRestreinte au Nord-Est et à l’Est de la France. En Franche-Comté, les découvertes récentes ont toutes été effectuées dans la chaîne jurassienne. Les rares stations connues sont extrêmement localisées et fragiles. Les milieux hébergeant l’Azuré des paluds correspondent à diverses zones humides abritant la Sanguisorbe officinale (Sanguisorba officinalis), plante-hôte exclusive du papillon. Celui-ci colonise ainsi certaines prairies riveraines, les bords de ruisseaux et de canaux, les marais, les zones tourbeuses, les prés à litière paratourbeux et autres dépressions hygrophiles. La présence d’une importante population de Sanguisorbe ne paraît pas indispensable à l’installation de cet Azuré qui est capable de se maintenir localement, en petites colonies, dans des sites n’abritant que quelques touffes de plante-hôte. Le Lycène est davantage sensible à la structure du milieu qui découle directement du mode de gestion retenu. Les femelles recherchent en effet les pieds de Sanguisorbe les plus élevés et les plus vigoureux, souvent disposés sur les zones plus touffues et fauchées plus rarement, ceci afin d’y déposer leur œufs sur les capitules terminaux les plus gros. L’Azuré des paluds est très sédentaire et ne s’éloigne que très peu du milieu qui l’a vu naître, les imagos butinant même exclusivement la Sanguisorbe, dont le cycle biologique rythme celui du papillon. Comme celles de tous les Maculinea, les chenilles de M. nausithous passent par une phase myrmécophile et traversent l’hiver dans les fourmilières de Myrmica rubra, dont elles dévorent le couvain. Au niveau national, les principales causes du déclin de cet Azuré sont imputables à l’abandon des pratiques de fauche sur les prairies humides ou à la conversion de celles-ci en cultures céréalières ou fourragères, la disparition de la Sanguisorbe officinale entraînant alors invariablement celle du papillon. Les atteintes portées aux zones humides (drainage, plantations…) ont par ailleurs grandement contribué à la régression généralisée de l’espèce, tout comme les fauchaisons pratiquées pendant la période de vol des imagos. Les populations sont en règle générale assez morcelées, ce qui limite fortement les possibilités de recolonisation et de dispersion. Le maintien régional de ce papillon passe impérativement par la mise en œuvre de mesures conservatoires urgentes sur les rares sites où il est encore présent et par une solide stratégie de protection. Une gestion fondée sur la fauche est envisageable, à la condition expresse que ces pratiques respectent le cycle biologique du papillon (interventions tardives en septembre, ou précoces, avant la floraison de la Sanguisorbe ; application d’une rotation afin de maintenir des zones-refuges non fauchées pendant plusieurs années…). Le point le plus important repose sur la nécessité d’assurer l’alternance de zones très dégagées et de zones plus denses, d’où l’intérêt des fauches différées. Un pâturage hivernal léger peut permettre en parallèle une gestion efficace des zones enfrichées. Les places de vol comtoises sont d’ailleurs toutes implantées en contexte paratourbeux, avec présence de buissons isolés au sein desquels le papillon se réfugie lors des phases pluvieuses. Les zones trop dégagées ou a contrario trop fermées semblent en revanche évitées. Essayan R., Jugan D., Mora F. & Ruffoni A. (coord.) 2013. Atlas des papillons de jour de Bourgogne et de Franche-Comté (Rhopalocères et Zygènes). Rev. Sci. Bourgogne-Nature Hors-série 13. 494 p.