Nuphar pumila (Timm) DC., 1821

En Franche-Comté, l’espèce se cantonne aux massifs du Jura et des Vosges où elle est actuellement connue sur 13 communes. Dans les Vosges comtoises, elle est répartie dans un foyer réunissant les communes de la Montagne, la Rosière, Beulotte-Saint-Laurent, Servance, Ternuay-Melay-et-Saint-Hilaire, Ecromagny, Faucogney-et-la-Mer et Amont-et-Effreney. Elle est ensuite très localisée dans la dépression sous-vosgienne à Hautevelle, le val du lac de Saint-Point à Malpas, le Grandvaux à Grande-Rivière et le massif du Risoux à Bellefontaine et Chapelle-des-Bois. Dans les années 70, elle était également signalée aux Rousses, à Etival, Saint-Pierre, la Chaux-du-Dombief, au Lac-des-Rouges-Truites, aux Pontets, à Foncine-le-Bas et Saint-Point-Lac. Dans les Vosges comtoises, elle est à retrouver à la Lanterne-et-les-Armonts et Esmoulières. Au XIXe siècle, elle était indiquée dans le Territoire-de-Belfort à Eloie.

Le nénuphar nain est une plante aquatique héliophile des eaux calmes, peu profondes, oligotrophes, et des substrats riches en matière organique. Elle est caractéristique des herbiers enracinés des étangs et des lacs à faible marnage, des étages submontagnards à montagnards, aux eaux peu profondes et oligotrophes à mésooligotrophes, des substrats vaseux à tourbeux et relevant du Nupharetum pumilae.

L’espèce est protégée en Franche-Comté et en danger d’extinction. Elle est très sensible au marnage, à la pollution et souffre d’un phénomène d’hybridation avec Nuphar lutea augmentant les effectifs de Nuphar × spenneriana à son détriment. Les stations du Parc présentent un état de conservation favorable à défavorable, les effectifs étant parfois faibles. Le Parc hébergeant toutes les stations du massif jurassien (à l’exception de l’hypothétique station de l’Ain qui reste à confirmer), sa responsabilité dans la conservation de l’espèce dans le massif du Jura français est très élevée. Elle est également forte à l’échelle de la France du fait du faible nombre des stations françaises et de l’intérêt biogéographique du foyer jurassien.