Limodorum abortivum (L.) Sw., 1799

En Franche-Comté, l’espèce est rare et actuellement présente sur une vingtaine de communes. Elle est localisée en Petite Montagne à Monnetay, dans la vallée de l’Ain à Cernon, la vallée de la Bienne à Villard-sur-Bienne et Saint-Claude, sur la bordure jurassienne à Mesnay, Montferrand-le-Château, Avanne-Aveney, Beure, Besançon et Deluz, les monts de Gy à Charcenne, Autoreille, Velleclaire, Oiselay-et-Grachaux et Villers-Chemin-et-Mont-lès-Etrelles, dans la vallée de l’Ognon à Beaumotte-lès-Pins, la zone urbaine de Belfort à Belfort et la haute vallée de la Loue à Ornans, Montgesoye, Vuillafans et Echevannes. Elle est cependant à retrouver dans la vallée de la Bienne à Larrivoire et Avignon-lès-Saint-Claude, la haute vallée de la Loue à Malbrans, Chassagne-Saint-Denis et Mouthier-Haute-Pierre, la vallée du Doubs à Morre, Laissey et Bondeval. Au XIXe siècle, elle était également signalée à Salins-les-Bains.

Le limodore à feuilles avortées est une plante thermophile d’ombre ou de mi-ombre qui apprécie des sols assez secs, mésotrophes et plutôt riches en bases. C’est une espèce des lisières, des ourlets, des clairières et des sous-bois clairs thermophiles sur calcaire. Elle s’observe principalement sous des chênes pubescents, des érables et des pins. Elle fréquente notamment : - les ourlets thermophiles du Geranion sanguinei ; - les chênaies thermoxérophiles du Quercetum pubescenti – petraeae ; - les hêtraies calcicoles sèches du Cephalanthero rubrae – Fagion sylvaticae ; - des boisements de pins.

Le limodore est protégé en Franche-Comté. Ses effectifs toujours réduits le rendent particulièrement sensible à la gestion forestière. Les coupes à blanc, les ouvertures brutales du milieu, la destruction des lisières, la plantation de résineux sont des menaces potentielles. Il est nécessaire de prendre en compte l’espèce dans les aménagements sylvicoles pour espérer le maintien de ses populations. La responsabilité du Parc dans la conservation de l’espèce dans le massif du Jura français est moyenne car d’assez nombreuses stations existent dans le Bas-Bugey. en raison du nombre de stations hébergées. Elle est cependant faible à l’échelle de la France.