Flore menacée : L’orobanche de Bartling
Une plante végétarienne
L’orobanche de Bartling
Nom scientifique : Orobanche bartlingii Griseb.
Degré de vulnérabilité défini par la liste rouge : Vulnérable (VU)
Popularisée (souvent exagérément) par la littérature et le cinéma, l’existence de plantes dites carnivores est aujourd’hui bien connue, même des moins botanistes d’entre nous. Mais cela semble beaucoup moins vrai pour les plantes végétariennes. Et pourtant, certaines plantes ont bien adopté ce qu’on pourrait appeler un régime végétarien. En effet, après avoir abandonné leur faculté de photosynthèse, ces espèces sont devenues parasites d’autres plantes, dont elles se nourrissent parfois jusqu’à les tuer. C’est le cas de l’orobanche de Bartling, qui est un parasite strict du séséli du Liban (plante de la famille des ombellifères, à laquelle appartiennent par exemple la carotte et le persil). Cependant, l’orobanche de Bartling ne tue pas son hôte, mais l’empêche de fleurir, lui permettant paradoxalement de vivre plus longtemps que si elle n’était pas parasitée. En effet, le séséli est une plante bisannuelle (comme la carotte) qui meurt après sa floraison.
Elle est très rare en France, où elle se rencontre essentiellement dans le massif du Jura, la Bourgogne et les Alpes du Nord. En Franche-Comté, elle n’est présente que dans une quinzaine de communes du Doubs et du Jura, où elle est liée à des pelouses sèches et caillouteuses, habitat privilégié du séséli du Liban et donc de son parasite. Fragilisée par le nombre restreint de ses localités et la faiblesse de ses populations, la survie de l’orobanche de Bartling face à la dynamique naturelle est aujourd’hui bien incertaine.
Chroniques Flore menacée
À la suite de la parution du chapitre « Flore vasculaire de France métropolitaine » de la Liste rouge nationale des espèces menacées et parce que la sensibilisation du grand public constitue un enjeu majeur dans la préservation de la flore et des habitats naturels, le CBNFC-ORI, en partenariat avec l'Est Républicain, vous propose de retrouvez chaque dimanche de janvier à juin 2019, une nouvelle chronique consacrée à la flore menacée de Franche-Comté !