Étude en cours sur les chênaies-charmaies sèches de Franche-Comté
Les chênaies-charmaies mésoxérophiles franc-comtoises n’ont pas fait l’objet d’étude phytosociologique détaillée jusqu’à présent. Elles ont principalement été recensées le long de la bordure jurassienne, dans les vallées de la Loue et du Doubs ainsi qu’en Petite Montagne Jurassienne. Des données sont indiquées au niveau des plateaux calcaires haut-saônois mais sans description précise ni relevé phytosociologique.
La majorité des individus d’associations s’y rapportant ont été classés sous l’association du Sorbo ariae-Quercetum petraea Rameau ex Renaux et al. in Renaux et al. 2011 (de l’alliance du Carpinion betuli Issler 1931 de la classe des Quercetea pubescenti Doing-Kraft ex Scamoni & H. Passarge 1959), association décrite de Bourgogne dont le déterminisme est essentiellement d’ordre climatique (régions à précipitations inférieures à 700 mm/an ne permettant pas la présence du hêtre).
En Franche-Comté, le déterminisme climatique est peu probable étant donné les fortes précipitations enregistrées dans la région (minimum d’environ 860 mm/an au nord-ouest de la Haute-Saône). Plusieurs paramètres pourraient en revanche être déterminants comme la topographie, l’exposition et la température, ou la pédologie et la géomorphologie. Les questions du sylvofaciès à chêne sessile favorisé par la sylviculture et de la dynamique (série de végétation) se posent également dans certaines stations.
La position phytosociologique de ces communautés dans le synsystème est également interrogée car les relevés phytosociologiques disponibles les situent en limites de la classe des Quercetea pubescenti et des alliances du Cephalanthero damasonii-Fagion sylvaticae (Tüxen 1955) Willner 2002 et du Carpino betuli-Fagion sylvaticae R. Boeuf, Renaux & J.-M.Royer in R. Boeuf 2011 de la classe des Carpino betuli-Fagetea sylvaticae Jakucs 1967.
Le CBNFC-ORI a donc initié une étude des communautés de chênaies-charmaies sèches de Franche-Comté dont le rattachement et le positionnement restaient ambigus. Ce travail a débuté cette année et se poursuivra en 2022. Une visite des stations connues et potentielles est poursuivie avec la réalisation de relevés phytosociologiques et la notation de paramètres édaphiques et topographiques.
Une synthèse statistique phytosociologique devrait également permettre de décrire les séparations floristiques des groupements existants vis-à-vis de la bibliographie.
