Espèces exotiques envahissantes : Une synthèse des connaissances et une stratégie de gestion pour le Contrat de rivière « Vallée du Doubs et territoires associés »
Origine et nature du projet
Durant la période 2014-2018, le Conservatoire botanique national de Franche-Comté – Observatoire régional des Invertébrés a piloté une action dans le cadre de ce programme d’intervention en faveur des milieux aquatiques du Doubs et de certains de ses affluents, de la frontière suisse à la confluence avec la Saône. Il s’agissait de mettre en place une stratégie coordonnée de gestion des plantes exotiques envahissantes.
Le point de départ est le constat de l’Établissement public territorial de bassin (EPTB) Saône et Doubs, porteur du contrat de rivière : ces plantes portent parfois atteinte aux écosystèmes aquatiques et rivulaires et doivent en conséquence faire l’objet d’un traitement spécifique.
Jusqu’à présent, des initiatives de lutte étaient parfois prises localement par des institutions et des structures chargées de la gestion de l’eau, des collectivités locales et des propriétaires. Toutefois, l’absence de coordination entre ces actions isolées, que ce soit pour les espèces visées comme pour les secteurs concernés, réduit leur efficacité et n’optimise pas les dépenses en moyens humains et financiers.
Un document désormais disponible
Ce travail est à présent achevé. Il a notamment abouti à une synthèse de toute la connaissance relative à la flore exotique envahissante dans le périmètre franc-comtois du Contrat de rivière, exploitant des cartographies de végétation et des rapports d’études disponibles pour ce territoire, recueillant des témoignages et des expériences de gestionnaires régionaux et analysant les données de la base Taxa SBFC/CBNFC-ORI.
Cet état des lieux vient nourrir et compléter à l’échelon local les récentes préconisations du Schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux du bassin Rhône Méditerranée (SDAGE) 2016-2021 pour la mise en œuvre de plans d’actions à l’encontre des plantes exotiques envahissantes.
Les éléments contenus dans ce document peuvent inciter dès à présent les acteurs du territoire à éliminer certaines espèces ou populations d’espèces végétales exotiques envahissantes.
Cependant, plus globalement, il s’agit d’attirer leur attention sur des espèces rares et méconnues et de cibler, pour les espèces à fort impact mais déjà répandues, les secteurs géographiques paraissant opportuns pour envisager des actions de régulation. Dans ces secteurs, il sera nécessaire d’organiser des inventaires afin de déterminer précisément le niveau d’envahissement des espèces visées, puis de programmer et de coordonner sur cette base des opérations de gestion, conformément à la démarche de plan d’actions local définie par l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse.
Mise en œuvre de la stratégie de gestion
Les partenaires du contrat de rivière souhaitent que la faisabilité de la mise en œuvre de cette stratégie soit testée à court terme.
Ainsi, dans le cadre de nouvelles actions à inscrire au contrat de rivière au cours de sa seconde période (2019-2021), il est proposé par exemple de mieux identifier les opportunités d’intervention en étudiant très précisément le cas d’une partie déjà du territoire de la vallée. Selon les résultats, un plan d'actions contre la dispersion des espèces végétales exotiques envahissantes alors identifiées comme prioritaires serait élaboré et animé dans ce secteur géographique.
Le CBNFC-ORI assisterait dans la définition des choix de gestion les institutions et les structures chargées de la gestion des milieux aquatiques (EPTB Saône et Doubs, établissements publics de coopération intercommunale et leurs groupements, etc.) souhaitant porter ces opérations de gestion.
En parallèle, le Conservatoire botanique propose d'apporter son expertise en matière de plantes exotiques envahissantes à ces mêmes institutions et structures, pour toutes les actions de sensibilisation et de formation allant dans ce sens.
Cela comporterait deux volets :
- l’animation d'un réseau territorial d'acteurs pour favoriser la veille et l'alerte, surtout vis-à-vis des espèces émergentes, pour diffuser les informations nécessaires à la collecte des données et pour organiser la remontée et la validation de ces données ;
- la sensibilisation et la formation des acteurs locaux de chaque sous-bassin hydrographique à la problématique des plantes exotiques envahissantes. Outre l’explication de la stratégie de gestion, il s’agirait par exemple d’échanger sur les « bonnes et mauvaises » pratiques par rapport à la dispersion involontaire des plantes exotiques envahissantes lors des interventions d’entretien courant, de partager les expériences d’interventions techniques sur les espèces, de convenir des recommandations pour empêcher l’introduction de ces plantes dans de nouvelles zones aménagées et de rechercher collectivement des solutions pour gérer les terres infestées et les produits de fauche.
Contact
Référent Espèces Exotiques Envahissantes : Marc Vuillemenot / 03.81.83.03.58