Les jussies en Franche-Comté (Ludwigia grandiflora et L. peploides), bilan de la situation après dix années d’intervention

Vuillemenot M., 2020. Les jussies en Franche-Comté (Ludwigia grandiflora et L. peploides), bilan de la situation après dix années d’intervention. Conservatoire botanique national de Franche-Comté – Observatoire régional des Invertébrés, 21 p + annexes.

La jussie à grandes fleurs (Ludwigia grandiflora subsp. hexapetala) et la jussie rampante (Ludwigia peploides subsp. montevidensis) sont deux plantes exotiques envahissantes dont l’éradication et le confinement ont été préconisés en Franche-Comté (Ferrez 2006 ; Vuillemenot et al., 2016).

Ces espèces ont été évaluées comme émergentes dans ce territoire, en raison de leur capacité à se disperser et à avoir un comportement présumé impactant sur la biodiversité, tout en ne possédant encore qu’un faible nombre de stations. De fait, il est possible d’intervenir à un stade précoce de colonisation, permettant d’engager des actions de contrôle cohérentes au sein du territoire régional, avec des résultats tangibles et à des coûts modérés.

En 2009, la jussie à grandes fleurs a été découverte dans le cours de la Saône ; il s’agissait alors de la première mention régionale de jussie en milieux naturels. En effet, l’unique observation existant jusque-là, en 2002 dans l’enceinte d’un établissement agricole du Territoire de Belfort, ne permettait pas vraiment de reconnaître l’appartenance de cette espèce à la flore franc-comtoise. Il s’agissait d’un contexte très anthropisé et d’une population d’origine douteuse, parfois présumée comme cultivée pour l’ornement des plans d’eau.

Finalement, l’origine de cette dernière population reste inconnue, mais il s’avère surtout que le taxon concerné est en fait la jussie rampante, et non pas la jussie à grandes fleurs, comme cela a pu être considérée jusqu’en 2018 (Christians, 2019).

Puis, toujours en 2009, d’autres stations de jussie à grandes fleurs seront découvertes en Franche-Comté. Face à une situation jugée critique et nécessitant une réaction rapide de la part des propriétaires et des gestionnaires concernés, la DREAL réalise un premier diagnostic des localités connues (Blondel, 2010). Des mesures de contrôles sont proposées et commencent d’être mises en œuvre. En 2011, le CBN de Franche- Comté complète et prolonge ce travail en rédigeant un plan de lutte régional, intégrant encore d’autres stations découvertes entre temps (Vuillemenot & Mischler, 2011).

Une animation de la lutte s’engage alors, encadrée scientifiquement et techniquement par le Conservatoire, mais portée aussi par des établissements et des syndicats gérant des cours d’eau et par des collectivités locales disposant d’une compétence dans les milieux naturels.

En 2020, le Conservatoire et la DREAL ont jugé opportun, dans un contexte d’expansion géographique des jussies en Bourgogne-Franche-Comté, de faire état de la situation actuelle et de dresser le bilan des dix années de lutte en Franche-Comté.

Ce travail se focalise sur la présentation des stations, permettant d’appréhender la diversité des contextes en termes d’habitats, d’impacts, de risques de dissémination ou encore de techniques et de résultats de gestion. Un niveau de priorité d’intervention est attribué à chaque notation, basé sur la notation de plusieurs critères. Tous ces éléments visent à guider les orientations stratégiques des partenaires techniques et financiers à l’égard des jussies sur le territoire franc-comtois.

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