ÉVALUATION DES RISQUES DE DISSÉMINATION DE PLANTES EXOTIQUES - Sybert
POINSOTTE L., 2017. Évaluation des risques de dissémination de plantes exotiques dans le cadre du traitement des déchets verts par co-compostage et épandage sur sols agricoles au sein du SYBERT. CBNFC-ORI, 53 p. + annexes.
Les espèces exotiques envahissantes (EEE) sont considérées aujourd’hui comme l’une des principales causes de perte de la biodiversité mondiale. Ces espèces sont à l’origine de modifications multiples affectant les espèces indigènes et le fonctionnement des habitats naturels et des écosystèmes colonisés. Très souvent favorisées par les modifications que l’homme porte à son environnement, elles ont également un impact sur les activités économiques et parfois même sur la santé humaine. Cette problématique est, par conséquent, devenue une des préoccupations majeures des gestionnaires d’espaces naturels, des chercheurs et également des décideurs.
Suite au développement important d’EEE sur le territoire, de plus en plus de déchets issus des opérations de gestion sont produits et se retrouvent, pour la plupart, sur des plateformes de stockage dédiées et notamment en déchetterie. Par la
suite, différents choix de traitement de ces déchets verts sont possible, en privilégiant ceux qui limitent le risque de dissémination de graines.
Au fil des années, des expérimentations ont été réalisées et ont montré qu’il était possible de valoriser la matière organique de ces résidus via des voies de traitement respectueuses de l’environnement et de la réglementation, comme le compostage.
Au sein du réseau de déchetteries géré par le Syndicat mixte de Besançon et de sa Région pour le Traitement des déchets (SYBERT), le compostage des déchets verts (des collectivités, des particuliers et des entreprises) est proposé et se présente
sous deux formes : un compostage industriel, qui est dominant pour l’instant, et un co-compostage « à la ferme », en partenariat avec des agriculteurs locaux de proximité. Cette seconde filière, qui est peu utilisée pour l’instant, présente l’avantage de privilégier un circuit « court » avec un traitement et une valorisation des déchets verts au plus près de leur lieu de production tout en limitant les coûts et les nuisances du transport. Cependant, ce système peut susciter des inquiétudes,
à différents niveaux, vis-à-vis des éventuels risques de dissémination des EEE.
Afin de lever ces doutes, le SYBERT a voulu mesurer les risques vis-à-vis de son système de co-compostage et d’épandage en filière agricole avant de le développer davantage et de le privilégier à l’avenir. Pour cela, il s’est attaché les services d’une
entité spécialisée afin de mener une étude globale sur cette thématique. Depuis plusieurs années, le Conservatoire Botanique National de Franche-Comté – Observatoire Régional des Invertébrés (CBNFC-ORI) assure la surveillance de
l’évolution de la flore exotique envahissante et conseille les établissements publics de l’Etat, les collectivités locales et les autres organisations impliquées dans la gestion de ces espèces dans le cadre de ses missions d’intérêt général et de service public. C’est dans cette perspective que le CBNFC-ORI s’est proposé d’accompagner le SYBERT dans cette démarche en réalisant une étude pour évaluer les risques de dissémination des EEE dans le cadre du traitement des déchets verts par cocompostage et épandage sur sols agricoles.
C’est cette étude qui va être décrite dans ce rapport.