Damier du frêneFamille : Nymphalidae Genre : Euphydryas Groupe : Rhopalocera ID Taxon : 157eEspèce protégée Statut de protectionprotection nationaleNiveau de menace (critères UICN)En FranceENEn Franche-ComtéRERareté régionale_ Directive habitatDirective Habitats ann. II, ann. IVDéterminant ZNIEFFOuiIndigénatindigèneCatégorie d'espèce exotique - Dernière mise à jour des textes :27/10/2020 Répartition nationaleRépartition régionaleEcologieConservationRemarquesEspèce eurosibérienne encore bien présente dans les forêts de l’Est parisien dans les années 1960, le Nord de l’Yonne dans les années 1980, se cantonnant au cours des années 1990 dans la partie centrale de la Bourgogne, occupant principalement la quasi-totalité de la Côte-d’Or et le Nord de la Saône-et-Loire. En Haute-Saône, dans ses stations traditionnelles au sud de Luxeuil-les-Bains, l’espèce s’est éteinte très brutalement après 1976. Une femelle a été observée en 1989 à 600 m d’altitude sur le plateau des Mille Étangs. S’il existe encore quelques populations, elles sont probablement très réduites et extrêmement localisées. Curieusement, l’espèce ne s’élève absolument pas en altitude, et elle demeure absente du Jura. Le Damier du Frêne est manifestement devenu le fleuron de la faune bourguignonne, puisqu’il semblerait que les dernières populations françaises ne subsistent plus qu’en Côte-d’Or, dans le Loiret, le Cher et en Haute-Marne. E. maturna fréquente les clairières, les lisières des forêts claires (abritant de vieux arbres), les coupes de régénération, les fonds de vallons, les layons ensoleillés. Le papillon doit disposer de nombreuses sources nectarifères ; en outre, les mâles apprécient particulièrement de se poser au sol sur des zones imprégnées de matières organiques d’origine animale – déjections, cadavres de Limace rousse (Arion rufus)… – pour s’y abreuver de substances ammoniaquées. On peut parfois en apercevoir se comportant de même sur la carrosserie de véhicules en stationnement. Certaines saisons très sèches permettent parfois d’observer près du sol des individus assoiffés et affaiblis, à peine capables de voler. Les imagos ont l’habitude de se déplacer assez haut, vers deux à trois mètres de hauteur, parmi les frondaisons. Les pontes sont déposées sur les jeunes plants de Frêne élevé (Fraxinus excelsior). Les chenilles, d’abord grégaires, tissent une toile communautaire à l’abri de laquelle elles passent l’hiver, avant d’achever leur cycle en solitaire dès avril sur le Frêne et diverses plantes basses, entre autres sur le Plantain lancéolé (Plantago lanceolata), la Véronique petit-chêne (Veronica chamaedrys), le Chèvrefeuille des bois (Lonicera periclymenum) ou le Mors-du-diable (Succisa pratensis). La chrysalide, suspendue, peut être fixée sur une tige ou sur le chaume d’une graminée. L’espèce reste très sensible au manque de ressources nectarifères et subit de plein fouet les impacts négatifs de la généralisation de certaines pratiques sylvicoles ou agricoles : prolifération des monocultures résineuses, broyages des bords de route et des sommières en été, implantation de cultures en fond de vallée s’adossant aux lisières forestières sans ménager la moindre zone écotonale fleurie… Les broyages printaniers détruisent par ailleurs localement les chenilles et leurs plantes nourricières, ainsi que les chrysalides. De façon comparable, la circulation des véhicules sur les voies forestières engendre parfois de véritables hécatombes de papillons posés au sol et qui ne peuvent s’enfuir à temps. Les expéditions à visées commerciales totalement illégales de certains collecteurs de papillons, même si elles demeurent assez marginales, sont d’autre part de nature à fragiliser les petites populations dont on peut craindre en outre que l’isolement risque d’engendrer un appauvrissement génétique. Un des principaux objectifs de gestion consiste à favoriser la régénération naturelle du Frêne en ménageant par exemple de petites coupes localisées pour augmenter l’apport de lumière en zone forestière (les femelles pondant surtout à l’extrémité des jeunes rameaux). Il est par ailleurs impératif de proscrire tout enrésinement sur les secteurs encore occupés par le papillon. En accord avec l’ONF, l’ONCFS et les maires des communes concernées, il peut être judicieux d’interdire ou de limiter fortement la circulation motorisée durant la période de vol des adultes (juin), ceci afin de soutenir les populations fragilisées. Il est enfin souhaitable d’intervenir à la marge des espaces cultivés – contours des champs, bords de route… – par le maintien ou la création d’espaces-refuges fleuris (non semés artificiellement), gérés en fauche tardive. Essayan R., Jugan D., Mora F. & Ruffoni A. (coord.) 2013. Atlas des papillons de jour de Bourgogne et de Franche-Comté (Rhopalocères et Zygènes). Rev. Sci. Bourgogne-Nature Hors-série 13. 494 p. 6communes icon-carte Carte de répartition de l'espèce sur le territoire Affichage par mailles 5x5 Affichage par commune Données ≥ 2001 Données < 2001 Préfectures Source Taxa 2021 base de données flore et invertébrés commune à la SBFC, au CBNFC-ORI et à l’OPIE FC. ©IGN—BDTOPO2012, ©METI and NASA—ASTER GDEM, ©EurogeoGraphics—EuroGlobalMap Opendata, INPN-SPN Liste des communes où l’espèce est/a été présente Liste des observateurs et organismes Liste des mailles où l’espèce est/a été présente L’ensemble de ces données sont validées par le Conservatoire botanique national de Franche-Comté - Observatoire régional des Invertébrés. Elles ont été collectées avec le soutien de nombreux bénévoles et notamment ceux de l’Office pour les insectes et leur environnement de Franche-Comté (OPIE FC) et de la Société Botanique de Franche-Comté (SBFC). Le CBNFC-ORI autorise la consultation et l’utilisation des données/cartographies mises en lignes à la condition expresse d’en mentionner la source ainsi que la liste complète des observateurs et/ou organismes y ayant contribué. Les informations utilisées ne doivent l’être qu’à des fins personnels, associatifs ou professionnel (dans le cadre d’un travail d’étude), toute diffusion ou utilisation à d’autres fins commerciaux ou publicitaires étant exclue. De même, les informations citées et les données utilisées ne peuvent subir aucune modification qui viendraient altérer le sens.